Assises de l’aide à domicile 2025 : soutenir les acteurs du maintien à domicile
Rendez-vous incontournable du secteur médico-social, les Assises de l’aide à domicile 2025 se sont déroulées le 18 novembre dernier dans un contexte marqué par la tension entre l’urgence démographique et les contraintes budgétaires. Réunissant les principales fédérations de services à la personne et les pouvoirs publics, cet événement a mis en lumière la fragilité du modèle actuel.
Alors que 85 % des Français souhaitent vieillir à domicile, les acteurs de la filière ont martelé la nécessité de passer des intentions aux actes. Trois dossiers majeurs ont dominé les débats : la crise des recrutements, la refonte du modèle de financement et la qualité de vie au travail des intervenants, conditions sine qua non pour assurer la pérennité de l'accompagnement.
Attractivité des métiers : Sortir de la précarité structurelle
Le premier grand chantier concerne le défi des ressources humaines. Malgré les avancées passées (notamment l'Avenant 43), le secteur peine toujours à recruter face à une demande croissante. Les fédérations ont alerté sur l'épuisement des professionnels en poste et la difficulté de fidéliser les nouvelles recrues.
Les discussions ont souligné la nécessité d'aller au-delà de la simple revalorisation salariale. Les acteurs réclament une refonte de l'organisation du travail afin de limiter les temps partiels subis et les coupures horaires.
La question de la mobilité, avec l'explosion des coûts de carburant et d'entretien des véhicules, notamment en zone rurale, a été centrale, avec une revendication d’indemnisation kilométrique indexée sur la réalité économique.
📌 L’Avenant 43, c’est quoi ?
L’Avenant 43 est une réforme majeure pour la branche de l’aide à domicile, signée en 2020, et effective depuis octobre 2021. Il vise principalement à revaloriser les salaires des professionnels, à améliorer la classification des emplois, et à favoriser la progression de carrière, notamment par la certification et la formation. Son objectif est de renforcer l’attractivité du secteur face à la pénurie de main-d'œuvre.
Financement et Loi Grand Âge : L'appel à un tarif socle national
Le deuxième axe critique concerne le financement, véritable nerf de la guerre. Les structures d’aide à domicile, qu’elles soient associatives ou privées, alertent sur la double contrainte résultant de l’augmentation continue des exigences normatives (obligations de qualité, formation continue, déploiement d’outils numériques) et de la stagnation des tarifs alloués par les conseils départementaux, compromettant sérieusement leur équilibre économique.
Les Assises 2025 ont été l'occasion de réitérer une demande historique : l'instauration d'un tarif national socle de l'APA (Allocation Personnalisée d'Autonomie), réévalué pour couvrir le coût réel des interventions (souvent au-delà de 30€/heure), a été réaffirmée.
Les professionnels exigent une loi de programmation pluriannuelle pour sécuriser les budgets, afin de ne plus dépendre des arbitrages annuels du PLFSS, jugés insuffisants face au choc démographique en accélération.