Budget de la Sécurité sociale : un vote sous tension, finalement adopté
Adopté de justesse le 9 décembre dernier, le budget de la Sécurité sociale pour 2026 confirme le virage du Gouvernement sur la maîtrise des dépenses. Si l'aide à l'autonomie est renforcée, les retraités pourraient voir leur pouvoir d'achat et leurs frais de santé mis à l'épreuve.
Un vote sous haute tension politique
Le soulagement est palpable au gouvernement. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 a finalement été adopté à l'Assemblée nationale par 247 voix « pour » contre 234 « contre » (et 93 abstentions) .
Avec seulement 13 voix d'écart, ce scrutin met en lumière l'extrême fragilité de la majorité parlementaire. L'adoption n'a été possible que grâce à une mobilisation sans faille des groupes majoritaires et de certains indépendants, face à une opposition (gauche et droite dure) qui a voté contre en bloc.
Ce vote intervient dans un climat de forte tension politique autour des choix de financement et de redistribution pour la Sécu en 2026.
Ce qui change concrètement pour les seniors
Si la bataille politique a été rude, les conséquences pour le quotidien des retraités sont bien réelles. Voici les trois points clés à retenir de ce budget 2026.
Retraites : une revalorisation en demi-teinte
C'est le point noir du texte pour le portefeuille. Contrairement aux années précédentes où les pensions suivaient l'inflation, le PLFSS 2026 acte une revalorisation limitée (autour de 1 % au 1er janvier).
- L'impact : Avec une inflation encore présente, cette hausse modérée pourrait grignoter le pouvoir d'achat des retraités.
- La bonne nouvelle : L'abattement fiscal de 10 % sur les pensions est maintenu, évitant une hausse d'impôt pour de nombreux foyers.
Santé et Mutuelles : la facture risque de s'alourdir
Le texte prévoit une hausse de l'objectif de dépenses de santé (ONDAM) de près de 3 % pour soutenir l'hôpital public avec un désengagement partiellement de certains remboursements.
- Le mécanisme : En baissant la prise en charge de base (ticket modérateur) sur certains actes (consultations, médicaments), l'État transfère la charge vers les mutuelles.
- La conséquence : Bien que le texte ne fixe pas les tarifs des assurances privées, cette mécanique entraînera presque automatiquement une hausse des cotisations des mutuelles en 2026 pour compenser ces nouveaux coûts.
Plus de moyens pour le virage domiciliaire et la dépendance
C'est le volet positif du budget. Confirmant la priorité donnée au « bien vieillir », des crédits supplémentaires sont débloqués pour :
- Le maintien à domicile : Les moyens des nouveaux Services Autonomie sont renforcés pour mieux coordonner l'aide à la personne et les soins infirmiers.
- L'adaptation du logement : Le dispositif MaPrimeAdapt’ voit ses crédits pérennisés pour financer vos travaux d'aménagement (installation d'une douche senior ou d'un monte-escalier par exemple).
- Les EHPAD : Une enveloppe spécifique est dédiée au recrutement de 4 500 soignants supplémentaires dès 2026 pour améliorer l'encadrement.