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Alzheimer et lithium : la réversibilité des troubles cognitifs, un espoir ?

Rédaction : Claire Viel - Mise à jour : 19 août 2025 à 12h44

Temps de lecture estimé à : moins d'une minute

Lithium et Alzheimer

Alzheimer est une maladie neurodégénérative redoutée sans traitement curatif à ce jour. Une étude publiée le 6 août 2025 dans la revue Nature par des chercheurs de Harvard propose une nouvelle piste sur ses causes : une carence en lithium dans le cerveau pourrait jouer un rôle dans l’apparition de la démence.  Cette découverte médicale pourrait ouvrir la voie à de nouveaux traitements capables non seulement de ralentir, mais aussi d’inverser certains symptômes.

 

Lithium et maladie d’Alzheimer : une piste thérapeutique prometteuse

Le lithium est un métal naturellement présent dans le cerveau. Son déficit pourrait être le signe d’un facteur de risque majeur dans l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Habituellement connu comme traitement des troubles bipolaires, le lithium est ici envisagé dans un rôle inédit : celui d’un facteur de préservation des neurones.

L’étude de Harvard révèle que, parmi 27 métaux mesurés dans des cerveaux post-mortem, le lithium est celui dont la concentration est significativement basse chez des personnes atteintes de troubles cognitifs. Les plaques de bêta-amyloïde –marqueurs caractéristiques de la maladie– semblent séquestrer le lithium, le rendant indisponible aux fonctions cérébrales protectrices.

Des expériences menées sur des souris soumises à un régime pauvre en lithium ont montré une aggravation des signes typiques : accumulation de plaques amyloïdes et de protéines tau, inflammation, perte de connexions neuronales et déclin cognitif accéléré.

Autre résultat majeur, l’administration d’une forme particulière de lithium a permis d’inverser ces dommages chez la souris, réduisant plaques et enchevêtrements, rétablissant la mémoire et stimulant la microglie (cellules immunitaires du cerveau) à dégrader l’amyloïde. Ces résultats sont particulièrement prometteurs car obtenus à très faible dose, sans toxicité détectée chez les animaux.

Cette découverte apporte un nouvel espoir : si elle reste encore à confirmer chez l’humain, la supplémentation en lithium pourrait contribuer à atténuer, voire inverser partiellement, certains effets précoces de la maladie d’Alzheimer.

 

Maladie d’Alzheimer : état des recherches sur le lithium

À ce stade, aucun essai clinique sur l’humain n’a encore été lancé, même si les implications sont considérables. L’idée d’une carence en lithium comme facteur causal est inédite et suscite un vif intérêt dans la communauté scientifique. Plusieurs spécialistes estiment que cette théorie pourrait réorienter les stratégies de dépistage, de prévention et de traitement d’Alzheimer, en s’appuyant notamment sur la réversibilité observée chez la souris.

Cependant, en médecine, des résultats prometteurs chez l’animal ne garantissent pas toujours une efficacité ni une sécurité similaires chez l’humain. Le lithium, déjà utilisé à haute dose pour traiter les troubles bipolaires, est connu pour sa toxicité rénale, thyroïdienne et neurologique. Les doses étudiées dans le cadre d’Alzheimer sont toutefois bien plus faibles, ce qui pourrait réduire ces risques.

Les prochaines étapes reposent sur des études cliniques contrôlées, menées chez des volontaires, afin de déterminer si une supplémentation en lithium pourrait restaurer certaines fonctions cognitives ou ralentir la maladie d’Alzheimer.

L’hypothèse selon laquelle une carence en lithium serait à l'origine de la maladie demeure révolutionnaire. Des données animales solides montrent que la restauration des taux physiologiques de lithium pourrait inverser des anomalies pathologiques et cognitives observées dans les modèles expérimentaux.

Toutefois, sans validation clinique, ces résultats chez l'animal doivent être considérés avec prudence. Si la réversibilité démontrée chez l’animal se confirmait chez l’humain, cela constituerait un tournant majeur dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer.

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