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Déconfinement des seniors, état des lieux

Rédaction : Sophie Dolleans - Mise à jour : 28 avril 2020 à 16h27

Temps de lecture estimé à : moins d'une minute

Déconfinement des seniors

Depuis l’émergence du coronavirus en Chine en décembre dernier, l’épidémie s’est répandue sur l’ensemble de la planète. Les scientifiques du monde entier travaillent à comprendre son fonctionnement, ses modes de transmission et son évolution afin de trouver des traitements et un vaccin. Dans cette attente, le confinement et les gestes barrières sont les seules méthodes de prévention permettant de freiner la propagation du virus. Avec plus de risques de développer des formes graves ou létales, les seniors sont plus exposés que le reste de la population. Leur grande vulnérabilité a entraîné des mesures plus strictes de confinement, en particulier au sein des EHPAD (Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes). L’annonce du déconfinement progressif à partir du 11 mai pour une partie de la population soulève de nombreuses interrogations. En l'absence de vaccin pour éradiquer la maladie, la question des plus fragiles reste en débat.

 

Maintien des seniors confinés, mesure de précaution ou de discrimination ?

Le 11 avril, la Présidente allemande de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, déclarait qu’il était impératif de limiter les contacts avec les personnes âgées dans l’attente du vaccin et de maintenir leur confinement jusque-là. Or, selon la communauté scientifique, la mise au point d’un vaccin pourrait intervenir en fin d’année mais certains affirment qu’il faudra attendre 18 mois ou plus, pour que les tests sur sa validité puissent être réalisés dans le cadre du respect des protocoles. Dans ces conditions, et sans médicaments reconnus efficaces pour traiter la maladie, la parlementaire allemande préconise un confinement des seniors jusqu’en décembre 2020.

En France, le déconfinement est prévu le 11 mai prochain afin de relancer l’activité économique. Si l’isolement des personnes âgées de plus 65 ou 70 ans, des personnes atteintes d’affection de longue durée ou de maladies chroniques et des personnes obèses –soit 18 millions de personnes– a été un temps évoqué par Emmanuel Macron lors de son allocution du 13 avril, puis précisé par le professeur Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique sur le Covid-19, la proposition a rapidement été abandonnée. Provoquant une véritable levée de boucliers de la part des associations de seniors et des professionnels de la gériatrie, la disposition était jugée discriminante. D’autres plaidaient l’absurdité de la mesure, l’âge physiologique n’étant pas forcément corrélé à l’âge civil. Il arrive qu’un senior de 70 ans soit en meilleure santé qu’une personne de 50 ans. Le gouvernement a donc fait marche arrière afin de préconiser un confinement des plus fragiles sur la base du volontariat. Si Edouard Philippe appelle les personnes âgées à limiter les contacts et les sorties, c’est la responsabilité de chacun et le respect des gestes barrières qui sont mis en avant. 

 

Un confinement délétère pour le moral des seniors

S’il s’agit bien d’une stratégie destinée à protéger les personnes les plus fragiles, le confinement peut entraîner de graves répercussions sur la santé. L’isolement pèse sur le moral des seniors, d’autant que les plus âgés ne savent pas toujours manier les outils numériques. Coupés du monde depuis le 16 mars, les aînés se trouvent particulièrement exposés à l’anxiété, la dépression mais aussi au risque de démence. On observe une baisse de l’activité physique, pourtant essentielle chez les seniors, contribuant à dégrader leur état de santé. De nombreuses personnes repoussent ou renoncent à certains soins par peur de déranger ou d’être contaminé. Les consultations de médecins généralistes ont baissé de près de 45 % ces dernières semaines d’après la plateforme Doctolib. Livrés à eux-mêmes, certaines personnes âgées ont tendance à se laisser mourir. C’est pourquoi il apparaît vital de permettre à ceux qui le souhaitent de pouvoir renouer avec leurs proches

Au sein des EHPAD, lourdement impactés par cette crise sanitaire, un plan massif de dépistage a été annoncé début avril afin de tester l’ensemble des personnels et résidents lorsqu’un cas est détecté. Par ailleurs, des assouplissements permettent désormais de visiter ses proches sous certaines conditions. Il est pour cela nécessaire de remplir un formulaire de demande et de le transmettre à l’établissement qui pourra ensuite fixer une date de rendez-vous avec une procédure à respecter. Une charte de bonne conduite et de respect des gestes sanitaires devra être signée. Sur place, le visiteur devra également se laver les mains et sa température sera contrôlée. D’une durée d’une heure maximum, la visite pourra se dérouler à l’extérieur, dans une pièce spécialement dédiée ou, le cas échéant, dans la chambre du pensionnaire, si ce dernier est alité. L’application de cette mesure est toutefois laissée à l’appréciation des équipes administratives et soignantes de chaque structure en fonction des risques et de la situation sanitaire.

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