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Interview : Philippe Vergnes, le rôle et les enjeux du métier de pharmacien

Rédaction : Claire Viel - Mise à jour : 20 avril 2021 à 11h03

Temps de lecture estimé à : moins d'une minute

Philippe Vergnes, Président de la FSPMP

Président de la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de Midi-Pyrénées (FSPMP), Philippe Vergnes revient pour Bonjoursenior.fr sur l’importance du rôle du pharmacien auprès des personnes âgées et plus particulièrement, en cette période de crise sanitaire.

 

Pourriez-vous nous expliquer le rôle et les missions des Syndicats de Pharmaciens en Midi-Pyrénées ?

Les syndicats de pharmaciens ont pour vocation première d’accompagner leurs adhérents dans l’exercice du métier de pharmacien d’officine ; ils sont en relation permanente avec les caisses de sécurité sociale et les organismes complémentaires auprès desquelles, en cas de litige, ils peuvent être amenés à les défendre.

Affiliés à la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France (FSPF), les syndicats départementaux relayent les informations auprès des adhérents, font remonter les difficultés rencontrées sur le terrain afin de trouver des solutions et assurent la mise œuvre des décisions prises en assemblée générale.

Le bureau de notre fédération nationale est en lien direct avec les autorités de santé ce qui permet, en particulier depuis le début de la crise sanitaire, de transmettre très rapidement aux confrères les modalités d’application des directives de la CNAM et du Ministère de la Santé.

De plus, le code de la Santé Publique missionne les syndicats représentatifs afin d’assurer l’organisation des gardes dans les départements, ce qui permet d’accéder à une pharmacie 24 h sur 24, en tous points du territoire, dans un laps de temps raisonnable.

 

Quel rôle le pharmacien joue-t-il selon vous auprès de la population senior ? (Rôle de conseil, référent ?) Quel est l’impact de la crise sanitaire sur cette relation ?

Les pharmacies assurent depuis toujours un service de santé publique ; elles sont souvent plébiscitées par la population, pour leur accueil et leur accessibilité notamment.

En effet, parce qu’elles sont réparties sur tout le territoire national et constamment accessibles sans rendez-vous, les pharmacies constituent le point d’entrée principal des patients dans le système de soin. Les officinaux ont un rôle crucial de conseil et d’orientation, à tel point que la sécurité sociale demande désormais aux pharmaciens de réaliser, en relation avec le médecin traitant, des bilans de médication pour les personnes âgées poly-médiquées. Ils sont également amenés à assurer des entretiens pour les patients asthmatiques, ainsi que pour les patients sous anti-coagulants ou sous chimiothérapie orale.

Désormais, les pharmaciens travaillent de plus en plus en relation avec les autres professionnels de santé afin de placer et de garder le patient au centre des équipes ainsi constituées.

Ces nouvelles missions génèrent une augmentation des tâches dévolues aux officinaux ; la nécessité de faire face à la pandémie a, quant à elle, amplifié ce processus. Les pharmaciens manquent de temps pour se consacrer à leur cœur de métier et aux missions telles que les bilans de médication ou les accompagnements thérapeutiques. Cependant cette crise sanitaire renforce les liens tissés avec les médecins, les infirmières, les kinésithérapeutes... Ces liens interprofessionnels se développent dans l’intérêt des patients.

 

Comment les pharmaciens ont-ils réussi à faire face à la crise sanitaire ? Quelles ont été leurs principales difficultés ?

Notre profession a toujours montré de grandes facultés d’adaptation ; dans un contexte sanitaire normal elle a su accompagner les évolutions sociétales et technologiques telles que la généralisation du tiers payant et l’informatisation de nos outils de travail.

Face à cette crise sanitaire majeure, les pharmaciens se sont inscrits, dès le premier confinement, dans leur rôle d’acteur de santé de premier recours ; au plus près de la population ils se sont organisés pour maintenir l’accès au soin en tous points du territoire. À titre d’exemples, ils ont accompagné la délivrance des produits nécessaires à la protection des professionnels de santé les plus exposés et des personnes vulnérables, ils ont équipé leurs officines pour pouvoir continuer à accueillir les patients, ils ont dû jongler pour éviter les ruptures de médicaments, ils se sont adaptés afin d’être en mesure (pour une grande partie) de pratiquer les tests antigénique pour limiter la propagation du virus et, dès que cela a été officialisé par arrêté ministériel, ils se sont montrés prêts à débuter la vaccination, au fur et à mesure des livraisons.

Depuis un an, Il a fallu répondre quotidiennement à de multiples sollicitations, il a fallu faire face à l’angoisse des patients, il a fallu gérer les questionnements et les inquiétudes des équipes au contact du public, il a fallu, parfois, fonctionner malgré l’absence de salariés malades de la Covid-19 ; tous ces facteurs humains qui nous ont, pour beaucoup, amenés à choisir ce métier, ont constitué une difficulté majeure au cours de cette crise, d’autant plus qu’elle était cumulée à un afflux d’ordres (et de contre-ordres hélas parfois) émanant du ministère, de consignes de la Haute Autorité de Santé ou de directives de la CNAM qui ont nécessité une grande réactivité. Nous sommes, avec les autres professionnels de Santé, sous une grande pression depuis de longs mois et je ne peux que constater que nous faisons face, tous ensemble, même si parfois certains désaccords surgissent.

 

Les pharmaciens sont-ils prêts à vacciner contre la Covid-19 ?

Oui, bien entendu ! Non seulement les pharmaciens sont prêts à vacciner, mais ils sont compétents et le réseau officinal français peut assurer la vaccination de 1 à 2 millions de personnes par semaine. Mais comme je viens de le dire, les livraisons sont effectuées suivant les directives du ministère de la santé ; les pharmaciens ne peuvent donc vacciner qu’en fonction des doses qui leur sont attribuées.

 

Quelles annonces et avancées attendez-vous de la part des pouvoirs publics pour faciliter les missions des pharmaciens ?

Pour ce qui est de la crise sanitaire, une avancée importante consisterait à nous permettre de vacciner avec les ARN messagers. En effet, le ministère nous a autorisés à administrer le vaccin contre la Covid et nous espérons bien, prochainement, recevoir les vaccins ARNm car notre répartition sur tout le territoire national permettrait d’amplifier la campagne de vaccination et d’atteindre les populations qui sont éloignées des grandes villes ; nous pourrions ainsi parvenir plus rapidement à l’immunité collective afin que chacun puisse retrouver une vie normale.

D’un point de vue plus général, une simplification administrative devient urgente. Sous la pression de l’Europe et de ses directives, les normes se font de plus en plus nombreuses et les officines doivent répondre à de nouvelles contraintes. Alors même que notre profession est réglementée et que le circuit du médicament offre les meilleures garanties, nous devons satisfaire à toujours plus d’obligations administratives, ce qui nous détourne de notre exercice au comptoir et de l’accompagnement des patients, c’est regrettable.

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