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L’Etat refuse un prêt à l’Agirc-Arrco pour financer les pensions

Rédaction : Patrice Lehuede - Mise à jour : 30 juin 2020 à 11h17

Temps de lecture estimé à : moins d'une minute

Refus de prêt à l'Agirc-Arrco

Suite à l’épidémie de Covid-19 et aux conséquences du confinement, les différents régimes de retraite ont été lourdement impactés par une baisse de recettes. Afin de faire face à ce déficit de trésorerie, l’Agirc-Arrco qui assure le paiement des retraites complémentaires des salariés du privé, a sollicité un prêt auprès de l’État ; prêt que l'organisme s’est vu refuser…
Quelles conséquences pour les pensions des assurés ?

 

L’impact de la crise sanitaire sur les recettes l’Agirc-Arrco

À l’instar des autres régimes de retraite, l’Agirc-Arrco, qui assure le versement des retraites complémentaires des salariés du privé, a été lourdement affecté par une baisse drastique de ses ressources au cours de la récente crise du coronavirus. Si l’on a effectivement constaté une légère diminution des dépenses en lien avec la surmortalité des personnes âgées, fortement impactées par la Covid-19, les recettes de la caisse ont également fortement diminuées. Plusieurs facteurs permettent d’expliquer cette importante baisse. La hausse du nombre de demandeurs d’emploi et le recours massif au chômage partiel pendant le confinement a en effet entraîné une chute des rentrées de cotisations sociales. Ainsi, attendu à 2,4 milliards d’euros, le déficit du régime des salariés du privé, toutes caisses confondues, s’élève désormais à 27,2 milliards.

Pour compenser cette chute de ressources, les président et vice-président de la caisse de retraite complémentaire ont sollicité un prêt d’un montant de huit milliards d’euros auprès de l’État, parallèlement à d’autres demandes soumises à des banques privées. La caisse s’est toutefois vue opposer une fin de non-recevoir de la part des pouvoirs publics. L’État a motivé sa décision en rappelant à l’Agirc-Arrco qu’elle disposait de « réserves » obligataires lui permettant de surmonter son déficit de recettes, la valeur desdites obligations n’ayant pas été impactée par la crise.

 

Quelles conséquences pour les affiliés ?

À court terme, pas d’inquiétude pour le paiement des pensions des retraités puisque la caisse, dont les comptes sont apparus excédentaire pour la première fois depuis dix ans, dispose d’une réserve conséquente de 65 milliards d’euros en actions et obligations et que les recettes d’avril ont été moins dégradées que prévu. Par ailleurs, plusieurs prêts bancaires privés à hauteur de 2 milliards offrent un relai de trésorerie.

En revanche, sur le long terme, il en va différemment. En effet, si le déficit de cotisations devait perdurer, l’AGIRC-ARRCO pourrait envisager diverses solutions pour pallier le problème :

  • Un gel des pensions avec la création d’un bonus malus pour inciter les actifs à travailler plus au moins jusqu’à l’âge de 63 ans,
  • L’inflation pourrait ne pas être prise en compte pour le calcul des pensions qui se verraient ainsi revalorisées en deçà de cet indicateur.

Toutefois, il ne s’agit là que de prospectives basées sur l’hypothèse de la persistance d’un chômage de masse accru par la crise sanitaire. Pour l’heure, nous n’en sommes pas là. Gageons que la reprise économique permettra de compenser le déficit des caisses de retraite.

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