
Fin du réseau 2G : quel impact sur la téléassistance et les ascenseurs ?

La disparition progressive du réseau 2G se précise en France : Orange commencera à l’éteindre fin 2025 dans certaines régions, tandis que Bouygues Telecom et SFR suivront d’ici fin 2026. La 3G connaîtra le même sort entre 2028 et 2029. Ces arrêts programmés répondent à un objectif clair : moderniser les infrastructures et libérer des fréquences pour développer la 4G et la 5G.
Mais derrière cette évolution technologique se cache un enjeu de sécurité majeur. Des millions d’équipements de sécurité, parmi lesquels la téléassistance pour personne âgée et des alarmes d’ascenseurs collectifs, fonctionnent encore grâce à la 2G. Sans mise à jour ni remplacement, ces appareils pourraient se retrouver hors service.
Systèmes d’alerte et téléalarme HS : des vies en jeu
La fin du réseau 2G n’est pas une simple évolution technique : elle menace directement la sécurité de milliers d’usagers. On estime qu’en France, près de 230 000 ascenseurs dépendent encore d’un boîtier d’appel d’urgence fonctionnant en 2G. En cas de coupure, une personne bloquée dans une cabine ne pourrait plus joindre les secours.
La téléassistance est tout aussi concernée : sur 750 000 équipements installés auprès de personnes âgées ou fragiles, environ 200 000 systèmes de téléalarme utilisent encore la 2G ou la 3G. Indispensables lors d’une chute ou d’un malaise, ces dispositifs permettent chaque année de sauver des vies. Leur mise hors service, même partielle, plongerait des milliers de seniors isolées dans une situation à risque.
L’AFRATA (Association française de téléassistance) évoque un risque vital pour les usagers les plus fragiles et exhorte à accélérer la migration vers des solutions compatibles avec les nouveaux réseaux. Les prestataires redoutent en effet une vague de pannes si la transition n’est pas suffisamment anticipée.
Fin de la 2G : vérifiez vos équipements sans attendre
Pour éviter une mise hors service soudaine, il est indispensable de contrôler dès aujourd’hui les équipements concernés :
- Ascenseurs collectifs : Copropriétaires et syndics doivent se rapprocher de leur prestataire pour savoir si la téléalarme fonctionne en 2G. Une loi récente impose d’ailleurs aux syndics d’informer les copropriétaires de ce risque et de planifier les mises à jour nécessaires.
- Téléassistance à domicile : Chaque abonné doit vérifier auprès de son opérateur ou de son prestataire si son boîtier est compatible 4G. Si ce n’est pas le cas, un remplacement est nécessaire et implique une intervention technique à domicile.
- Autres équipements connectés : Systèmes de télésurveillance, alarmes, capteurs domotiques ou dispositifs médicaux peuvent également être impactés par l’arrêt de la 2G.
Dans le cas d’un ascenseur, le remplacement du système représente un coût moyen de 1 000 à 1 500 €.
Pour la téléassistance, dans la majorité des cas, un simple échange de matériel suffit, mais implique le déplacement d’un technicien à domicile. Compte tenu du volume d’appareils à mettre à jour en quelques mois seulement, des délais d’intervention plus longs sont à prévoir.
Et les ascenseurs domestiques ?
Les ascenseurs de maison installés chez les particuliers ne sont pas soumis aux mêmes obligations que les ascenseurs collectifs. Dans les immeubles, la loi impose en effet la présence d’une téléalarme connectée pour prévenir les secours en cas de panne. Ce système, encore largement basé sur la 2G, est directement concerné par l’arrêt du réseau.
À domicile, la situation est différente : de nombreux ascenseurs privatifs se contentent d’un signal sonore local, quand les modèles plus récents intègrent une liaison GSM pour contacter un centre d’assistance ou assurer la maintenance à distance. Si ce boîtier repose toujours sur la 2G ou la 3G, il devra être remplacé par un module compatible 4G pour garantir la continuité du service.
👉 En pratique, seuls les ascenseurs privatifs équipés d’un système de téléalarme mobile sont concernés. Les particuliers doivent se rapprocher de leur installateur ou de leur société de maintenance pour vérifier la compatibilité de leur appareil.
Une transition technologique à anticiper
Selon les professionnels, les quatre années séparant l’annonce de l’extinction de la 2G et sa mise en œuvre sont bien trop courtes. Entre la conception, la certification et le déploiement de nouveaux équipements, ils estiment que 6 à 7 ans seraient en réalité nécessaires pour mener une transition sereine.
Dans ce contexte, l’anticipation devient cruciale. Pour les ascenseurs, les décisions doivent être actées en assemblée générale de copropriété afin de planifier le remplacement des boîtiers. Pour la téléassistance, un simple appel à son fournisseur suffit pour savoir si le matériel doit être changé.
Seniors, proches, syndics et gestionnaires d’immeubles ont donc tout intérêt à se mobiliser dès aujourd’hui. Car sans préparation, l’arrêt de la 2G pourrait priver en un instant des centaines de milliers de personnes de leurs dispositifs de sécurité essentiels.