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La dépression des seniors, un mal sous-estimé

Rédaction : Sophie Dolleans - Mise à jour : 01 décembre 2020 à 17h34

Temps de lecture estimé à : moins d'une minute

La dépression des personnes âgées

Quel que soit notre âge, nous pouvons tous être touchés par une dépression. Il existe cependant des moments de la vie où l’on est plus vulnérable. Ce trouble psychique touche de nombreuses personnes âgées avec des conséquences peuvent se révéler dramatiques. Souvent sous-estimée, la dépression chez les seniors, au-delà de chaque histoire personnelle, a été mise en exergue par la crise sanitaire.
Comment détecter et traiter ce trouble fréquent chez les seniors ?

 

La dépression chez les plus âgés

Chez les seniors comme chez les plus jeunes, les signes de la dépression sont similaires : une grande fatigue, une profonde tristesse, un repli sur soi, la perte d’appétit et de désir, des visions pessimistes, des troubles du sommeil, des douleurs multiples… Ces symptômes sont toutefois parfois confondus ou masqués par les pathologies liées à l’âge et les troubles de l’humeur qu’elles génèrent ainsi que certaines problématiques neurologiques et/ou le ralentissement psychomoteur.

Les préjugés poussent aussi de nombreuses personnes à considérer le grand âge comme une période déprimante et chargée de tristesse. « La vieillesse est un naufrage » disait Charles de Gaule. Il y aurait ainsi « une norme » à être malheureux en vieillissant. Et c’est pourquoi de nombreuses dépressions sont souvent mal diagnostiquées chez les seniors. Or, les différentes causes d’un état dépressif ne sont pas nécessairement liées à la vieillesse. Traverser un deuil avec la perte de son conjoint, affronter la solitude et le manque de relations sociales ou être confronté à des problèmes de santé qui se répercutent sur le moral, sont très souvent à l'origine de l’abattement des plus âgés.

Plus élevé que pour les autres tranches d’âge, le taux de suicide des seniors est également révélateur. Une enquête de l’Inserm sur le suicide de 2014 indique en effet que 28 % des suicides concernent des personnes de plus de 65 ans, preuve qu’il est important de ne pas banaliser l’état dépressif chez les plus âgés. Les plus vulnérables peuvent également basculer vers un syndrome de glissement. Ce trouble correspond à un renoncement à la vie où l’individu perd soudainement son autonomie et le goût de vivre avant de se laisser glisser vers la mort de manière quasi inconsciente.

 

Un contexte sanitaire délétère pour les personnes vulnérables

Selon une étude de la DREES (Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques), un tiers des personnes âgées vivant en établissement se trouvaient déjà dans un état psychologique dégradé contre un quart des seniors vivant à domicile lors de la période 2015-2016. La dépression est pourtant une maladie qui se traite avec des antidépresseurs (naturels ou chimiques), une psychothérapie, une bonne alimentation ainsi que des activités sportives et sociales... Toutefois, face à la crise sanitaire sans précédent que nous traversons, le moral des seniors est particulièrement impacté.

L’épidémie de Covid-19, et ses conséquences –confinement, distanciation physique, isolement social– a en effet mis en évidence le profond sentiment de solitude rencontré chez de nombreuses personnes âgées. Un grand nombre de familles et des professionnels de santé ont ainsi tiré la sonnette d’alarme face au développement de troubles de l’humeur chez leurs proches et l’apparition de syndromes de glissement chez les plus fragiles. La covid-19 a ainsi provoqué une véritable crise dans les EHPAD (Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes), tant par le nombre très élevé des décès que par l’interdiction des visites au cours du premier confinement. À tel point que les pouvoirs publics ont autorisé les visites dans les structures spécialisées lors de la deuxième vague. Se pose la question du maintien à domicile pour lutter contre la Covid et ses effets délétaires sur le psychisme.

Les annonces de vaccins pour les personnes vulnérables dès la fin de l'année laissent espérer une sortie de crise et la reprise d'une vie sociale normale pour les plus âgés.

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