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Prévenir les chutes des seniors : une question de santé publique

Rédaction : Gaëlle Gicquel - Mise à jour : 14 septembre 2021 à 10h41

Temps de lecture estimé à : moins d'une minute

chutes seniors

Avec près de 10 000 décès chaque année, les chutes de personne âgée constituent un véritable problème de santé publique. Où surviennent-elles ? Quelles en sont les causes ? Comment les éviter ?
Le récent rapport de Luc Broussy, « Nous vieillirons ensemble », propose plusieurs pistes pour les prévenir.

 

Quelles sont les conséquences d’une chute chez un senior ?

Chaque année, près de 10 000 personnes âgées de 65 ans et plus décèdent des suites d’une chute. Ce type d’accident domestique est également responsable de 85 % des passages aux urgences des seniors. La conséquence la plus fréquente, dans 9 cas sur 10, c’est la fracture du col du fémur avec 75 000 hospitalisations par an. Ces chiffres inquiétants se répètent tous les ans depuis deux décennies.

Au-delà des conséquences physiques, les chutes peuvent entraîner de lourdes répercussions psychologiques et impacter le quotidien de la victime. La peur de retomber peut en effet générer une grande anxiété. Les personnes qui ont chuté ont tendance, une fois remises, à réduire leurs déplacements, à s’isoler et parfois à sombrer dans un état dépressif. Il arrive fréquemment qu’une chute ait pour conséquence un placement en EHPAD (Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes). 

Est-ce pour autant une fatalité ? Luc Broussy, l’auteur du rapport interministériel « Nous vieillirons ensemble » s’insurge et refuse de se résigner. « Il ne peut y avoir qu’un sentiment de honte collective à laisser sans réagir une telle hécatombe perdurer » écrit-il en introduction à ses 80 propositions pour adapter le logement au vieillissement. Le document a été remis fin mai 2021 à la ministre déléguée à l’Autonomie Brigitte Bourguignon, à la ministre à la cohésion des Territoires Jacqueline Gourault et à la ministre déléguée au Logement Emmanuelle Wargon.
Réduire de 30 % le nombre de chutes mortelles des plus de 65 ans d’ici 2030 constitue le point de départ de sa réflexion : la proposition n°1 de son rapport.

 

Où se produisent les chutes des seniors ?

Selon Santé Publique France, en 2019, 1 personne sur 3 de plus de 65 ans et vivant à domicile serait victime d’une chute au moins une fois par an. L’enquête ChuPADom de Santé Publique France en 2018 a enquêté auprès des personnes âgées ayant déjà chuté plusieurs fois (et ayant déjà réaménagé leur salle de bains pour 70 % d’entre elles) a recensé les endroits où se produit ce type d’accident :

  • Dans la chambre (20 %),
  • Dans le salon (14 %),
  • Dans les parties extérieures (12 %),
  • Dans la cuisine (10 %),
  • Et pour seulement 5,4 % dans la salle de bain (11,7 % si l’on additionne les chute se produisant dans la salle de bain et les WC).

Alors que l’adaptation des logements au vieillissement apparaît comme un impératif de santé publique, changer une douche ou une baignoire s’avère donc insuffisant.

 

Chutes des personnes âgées : à quoi sont-elles dues ?

Plusieurs facteurs expliquent la fréquence des chutes chez les seniors. Il peut s’agir à la fois d’un élément extérieur, mais aussi des conséquences du vieillissement biologique.

 

Un élément extérieur

Selon l’InVS, (Institut nationale de veille sanitaire) les chutes sont souvent dues à un élément extérieur :

  • Une glissade en raison du revêtement de sol (34 %),
  • Une chute dans les escaliers (8 %),
  • Tomber du lit (6 %), d’où l’importance d’être assisté lors du coucher et du lever.

 

Les solutions : une circulation intérieure sécurisée

Une circulation intérieure sécurisée dans tous les espaces (pièces à vivre, couloirs ou escaliers) passe par des revêtements de sols antidérapants, l’absence de tapis, un bon éclairage, des meubles qui ne gênent pas le passage, des barres d’appui fixées au mur et à des endroits clé pour se relever facilement.

L’équipement du senior et l’adaptation du logement se révèlent également très souvent indispensables, avec la mise en place d’une téléassistance (détecteur de chute) l’installation d’un fauteuil monte-escalier ou d’un ascenseur particulier ou le remplacement de sa baignoire par une douche sécurisée ou une baignoire avec porte.

On pensera également à acheter un fauteuil releveur électrique dès qu'une perte d'autonomie survient et, lorsque l'état de santé l'exige, à prévoir l'installation d'un lit médicalisé.
Le cas échéant, il est parfois nécessaire d'envisager un déménagement ou de réaliser un viager afin de financer les travaux.

 

Le vieillissement biologique

Le vieillissement biologique est une autre cause de chute : avec l’âge, le fonctionnement des différentes composantes intervenant dans la posture et l’équilibre n’est plus le même. On assiste fréquemment à une baisse de la vue, des troubles de l’équilibre, des troubles cognitifs dus à une maladie neuro-dégénérative type Alzheimer, à des troubles de la marche, à de l’arthrose...

Par ailleurs, des médicaments peuvent entraîner une baisse de la vigilance, et, plus simplement, des chaussures peuvent aussi être mal adaptées.

 

Les solutions : un travail sur l’équilibre de la personne

C’est pourquoi, au-delà des aménagements conseillés au sein de son logement, Santé Publique France souligne également l’importance d’un « travail sur l’équilibre physique et psychique de la personne », et d’une information à la fois sur l’activité physique, l’alimentation, les fonctions cognitives, le lien social, les médicaments…

Pour bien vieillir, il est en effet important de rester actif, d’adopter une bonne hygiène de vie et de multiplier les interactions sociales.

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