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Rédaction : Carole Carries - Mise à jour : 04 novembre 2020 à 13h18

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Qu’est-ce que l’infarctus du myocarde ?

L’infarctus du myocarde correspond à l’obstruction d’une artère coronaire qui alimente le cœur en sang et en oxygène. Les cellules n’étant plus suffisamment oxygénées, cela provoque une nécrose – soit une destruction– plus ou moins étendue du muscle cardiaque. Le cœur ne peut plus assurer son rôle de pompe, ce qui entraîne une insuffisance cardiaque voire un arrêt cardiaque.

En France, chaque année, environ 120 000 personnes sont victimes d’un infarctus du myocarde. Considérée comme une urgence vitale absolue, sa prise en charge doit être la plus rapide possible afin de limiter le risque de séquelles et de décès. 10 % des malades décèdent en effet lors de la crise et 15 % dans l’année qui suit. Une meilleure connaissance des gestes qui sauvent, le réflexe de contacter immédiatement le 15 ainsi qu’une bonne hygiène de vie permettraient de réduire le nombre de victimes.

Si l’infarctus est moins mortel qu’il y a quinze ans, en raison de nombreuses campagnes de prévention et de sensibilisation, il survient toutefois plus précocement qu’auparavant. On estime ainsi qu’un homme sur cinq entre 40 et 60 ans est touché et que 25 % des infarctus chez la femme surviennent avant 65 ans.

Quelle différence entre crise cardiaque et infarctus ?

Aucune distinction entre crise cardiaque et infarctus. L’infarctus désigne le terme médical employé pour évoquer une crise cardiaque. En revanche, il est important de distinguer une crise cardiaque d’un arrêt cardiaque ou d’une insuffisance cardiaque.

  • La crise cardiaque correspond à un trouble de la circulation sanguine au niveau du cœur. Celle-ci se manifeste par des douleurs dans la poitrine, le souffle court, des nausées, des sueurs… En fonction de la durée d’arrêt de la circulation du sang, les lésions peuvent se révéler bénignes, graves, et dans certains cas, mortelles.
  • L’arrêt cardiaque se traduit par un trouble électrique du cœur qui survient soudainement, sans prévenir. L’évènement entraîne une chute rapide de la pression artérielle, un effondrement du système circulatoire, une perte de connaissance, des palpitations extrêmes, une arythmie et parfois, la mort. Plus le massage cardiaque et la défibrillation sont pratiqués tôt –idéalement dans les premières minutes suivant l’arrêt–, plus les chances de survie augmentent.
  • L’insuffisance cardiaque désigne un trouble du muscle cardiaque qui se trouve dans l’incapacité de pomper suffisamment de sang pour alimenter normalement en oxygène les différents organes du corps. Sa survenue entraîne un essoufflement, une fatigue, des œdèmes des pieds et des chevilles, des ballonnements ainsi qu’une prise de poids rapide. L’insuffisance apparaît lorsque le cœur est endommagé ou affaibli suite à des lésions découlant d’une crise cardiaque ou d’une hypertension artérielle.

Quels sont les signes et symptômes d'un infarctus ?

Contrairement aux idées reçues, une crise cardiaque n’intervient pas toujours de façon soudaine. Les symptômes avant-coureurs doivent être pris très au sérieux. Ce sont souvent les mêmes chez les hommes et chez les femmes. Il est donc fondamental de savoir les identifier.

 

Les signes cliniques de l’infarctus

Le premier signe majeur qui doit alerter est une douleur aiguë et persistante au niveau de la poitrine. Elle se traduit par une sensation de poids ou de barre sur le sternum. La douleur, très forte, peut intervenir soudainement ou s’installer progressivement. Elle irradie parfois le bras gauche, le cou, l’épaule, le dos et/ou la mâchoire pendant 20 minutes au moins et ne disparaît pas au repos.

La douleur peut également s’accompagner de complications telles qu’un malaise, une perte de connaissance ou un arrêt cardiaque. D’autres symptômes qualifiés de « non spécifiques » peuvent également être annonciateurs d’un infarctus : Grande fatigue et essoufflement à l’effort, sueurs froides, nausées et/ou vomissements, palpitations ou vertiges.

Dans certains cas, l’infarctus n’est pas douloureux et ne s’accompagne d’aucun symptômes. On parle alors d’infarctus silencieux ou asymptomatique. Les dommages sont toutefois identiques à ceux d’un infarctus classique. Ses conséquences peuvent être dramatiques en raison d’une prise en charge et d’un traitement tardifs. Fréquente chez les personnes diabétiques, les femmes et les personnes âgées, l’affection est souvent découverte lors d’un examen médical de routine ou d’un électrocardiogramme. C’est pourquoi un suivi cardiologique régulier est primordial chez les personnes à risque.

 

Les symptômes chez la femme

Première cause de mortalité chez les femmes, l’infarctus du myocarde tue plus de femmes que d’hommes. Chaque année, le nombre d’hospitalisation pour un infarctus chez les femmes âgées de 45 à 54 ans augmente de 5 %, alors même que celui des hommes régresse.

Souvent diagnostiqué tardivement, l’infarctus féminin n’est généralement pas pris en charge de la même façon que chez un homme. Minimisant les signes, les femmes mettent souvent plus de temps à demander de l’aide, ce qui augmente les risques de complications et de décès.

Les symptômes peuvent être identiques à ceux des hommes mais ils peuvent également se révéler totalement différents. Des nausées ou des vomissements, une sensation d’épuisement permanent, un essoufflement à l’effort, des difficultés à respirer, des douleurs à l’estomac, sont des symptômes spécifiques de l’infarctus liés à la femme. Or, ces signaux d’alertes sont souvent associés à tort à du stress ou de l’angoisse, de la fatigue ou des problèmes digestifs.

En cas de doute, le bon réflexe à adopter consiste à composer le 15.

Comment éviter une crise cardiaque ?

La crise cardiaque survient lorsque l’une des artères coronaires se trouve soudainement fermée ou obstruée par un caillot de sang. S’il est possible d’éviter ou de réduire les risques d’une crise cardiaque en agissant sur certaines causes associées à nos comportements et styles de vie, il est malheureusement impossible d’influer sur d’autres facteurs non modifiables tels que le sexe, l’âge ou les antécédents familiaux.

 

Les causes de l’infarctus

La principale cause de l’infarctus est l’athérosclérose qui se traduit par la formation, le long de la paroi des artères, de plaques d’athérome. Constituées notamment de mauvais cholestérol et de cellules sanguines, ces plaques peuvent se fissurer et se rompre au fil des années pour former un caillot sanguin (thrombus) qui vient boucher une artère coronaire. L’apport de sang vers le cœur est alors interrompu. Les organes ne sont plus oxygénés correctement. Sans intervention immédiate, une partie du cœur risque d’être irrémédiablement détruite.

 

Les facteurs de risques

Le risque cardiovasculaire augmente avec l’âge. Il devient significatif à partir de 50 ans chez les hommes et à plus de 60 ans chez les femmes ainsi que chez les femmes ménopausée.

L’hérédité représente également un facteur de risque. Ainsi avoir l’un de ses parents touché précocement par une athérosclérose de l’artère coronaire aggrave le risque de faire un infarctus soi-même.

D’autres facteurs de risque, bien connus, sont influencés par notre hygiène de vie :

  • Tabagisme et alcoolémie,
  • Hypercholestérolémie,
  • Hypertension artérielle,
  • Le diabète,
  • La sédentarité,
  • L’obésité,
  • Le stress.

Bon à savoir : Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 80 % des infarctus prématurés pourraient être évités grâce à nos bonnes habitudes de vie et alimentaires.

Quels sont les traitements de l’infarctus du Myocarde ?

Le traitement de l’infarctus associe une prise en charge médicale et/ou chirurgicale à un traitement médicamenteux sur le long cours. Un changement d’habitudes de vie avec une prise en charge des facteurs de risque est également préconisé. Après l’infarctus, une réadaptation cardiovasculaire est par ailleurs souvent nécessaire afin de réhabituer le muscle cardiaque à l’effort et de prévenir le risque de récidive.

 

L’angioplastie

Lors d’un infarctus du myocarde, une prise en charge médicale d’urgence est impérative. Il faut immédiatement composer le 15 pour alerter le SAMU. À l’arrivée des secours un électrocardiogramme est effectué afin de confirmer le diagnostic d’infarctus. Un traitement médicamenteux est administré en urgence. Généralement poursuivi par la suite, il comporte des antidouleurs, des tranquillisants, des dérivés nitrés pour dilater les artères et des médicaments permettant de dissoudre le caillot sanguin et de fluidifier le sang.

Si le délai entre le début des symptômes et la prise en charge dans un service spécialisé est inférieur à 90 minutes, une angioplastie ou « dilatation » est pratiquée. Cette technique vise à élargir l’artère rétrécie ou obstruée par un dépôt de plaque. Une petite incision est pratiquée au niveau soit de l’aine soit du poignet afin d’accéder à l’artère fémorale ou à l’artère radiale. À l’aide d’un fil guide, un cathéter à ballonnet vide est acheminé jusqu’au niveau de la lésion, avant d’être gonflé. Il comprime alors la plaque d’athérome contre la paroi artérielle permettant ainsi d’augmenter le diamètre de l’artère. Le ballonnet est ensuite dégonflé et la circulation sanguine est rétablie dans l’artère. Très souvent, un stent est également posé afin d’éviter que l’artère ne se bouche à nouveau.

NB : Un stent est un petit ressort qui permet de maintenir l’artère ouverte une fois le ballonnet retiré.

Si le délai écoulé entre le début des symptômes et la prise en charge dans un service spécialisé est supérieur à une heure trente les médecins réalisent une thrombolyse. L’objectif de ce traitement est de dissoudre le caillot sanguin obstruant l’artère coronaire en injectant un médicament « thrombolytique ». Ce traitement est efficace, mais dans 1 % des cas, il peut également provoquer une hémorragie cérébrale.

 

Les traitement médicamenteux

Afin de prévenir les récidives et les risques de complications, un traitement préventif qualifié de traitement BASIC est progressivement mis en place. Il correspond à quatre familles de médicaments, complété par une correction des facteurs de risques et des changements de comportement.

B Les Bêtabloquants réduisent la pression artérielle et la fréquence cardiaque et diminuent la force de contraction du cœur.

A Les antiagrégants plaquettaires, notamment l’aspirine, fluidifient le sang et empêchent formation de nouveaux caillots dans les vaisseaux sanguins.

S Les statines réduisent le taux de cholestérol.

I Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) luttent contre l’hypertension artérielle.‌

C Ce dernier point concerne la correction des facteurs de risques impliquant un changement des comportements alimentaires et du mode de vie.

 

Adapter son mode de vie

Au-delà de la prise en charge médicamenteuse, une perte de poids pour les patients en surpoids est conseillée.

Il est également nécessaire d’opter pour une alimentation équilibrée riche en fruits et légumes, poissons, huile d’olive et pauvre en sel, sucre et graisse. L’arrêt total du tabac et une limitation de la consommation d’alcool sont par ailleurs recommandés.

Il est important de conserver une activité physique adaptée et régulière, par exemple, trente minutes de marche quatre à cinq fois par semaine. Dans la mesure du possible, il est aussi recommandé de mieux gérer son stress et son anxiété, nocifs pour le cœur.

À la suite d’un infarctus, le suivi médical est crucial. Contrôle du taux de cholestérol, dépistage et traitement du diabète et surveillance de la tension artérielle constituent des priorités du traitement. Une consultation trimestrielle chez son médecin traitant et annuelle chez son cardiologue sont ainsi préconisées.

 

La réadaptation cardiovasculaire

Seuls 22,7 % des patients ayant subi un infarctus suivent une réadaptation cardiovasculaire. Elle est pourtant partie intégrante du traitement. Celle-ci débute sept à dix jours après l’hospitalisation, pour une durée de trois semaines, dans un établissement de soins spécialisés, avec l’appui d’une équipe pluridisciplinaire composée de médecins, d’infirmiers, de kinésithérapeutes, de psychologues, d’ergothérapeutes, de nutritionnistes…

L’objectif de la réadaptation est de rééduquer le cœur à l’effort de permettre à chaque patient une récupération physique et psychologique optimale. Un programme individualisé proposé au patient offre un équilibre entre exercices physiques, relaxation et cours théoriques.

Après un infarctus du myocarde, suivre une réadaptation permet de regagner entre 20 et 30 % de capacité cardiaque, après environ une vingtaine de séances.

Quelle espérance de vie après un infarctus ?

Quel risque de mortalité après un infarctus du myocarde ?

Selon une étude publiée par The American Journal of Cardiology, si le risque de mortalité reste élevé pour les patients au cours de la première année suivant l’infarctus, 89 % des victimes d’infarctus survivent toutefois à cette première année à risque

2 ans après la survenue de l’infarctus, le niveau de risque de décès redevient identique à celui de la population générale. 

 

Quels facteurs déterminent l’espérance de vie après un infarctus ?

L’espérance de vie après un infarctus varie en fonction du profil du patient.

Afin d’estimer son niveau de risque, il est essentiel de prendre en compte plusieurs facteurs : âge, sexe, fumeur ou non, maladie chronique, gravité de l’attaque…

L’attitude du patient est primordiale. Un suivi médical régulier et la rééducation du muscle cœur permettent de réduire le risque de réitération d’attaque cardiaque.

 

Comment vivre après un infarctus ?

Afin de réduire les risques de récidive après une crise cardiaque, plusieurs bons réflexes à adopter :

  • Suivre rigoureusement son traitement médical,
  • Arrêter de fumer,
  • Pratiquer une activité physique adaptée (marche, randonnée, gym douce…) de 30 à 40 minutes au moins 5 jours par semaine,
  • Adopter une bonne hygiène alimentaire et privilégier un régime pauvre en sel, en sucre et en graisse,
  • Contrôle son taux de cholestérol et sa tension artérielle régulièrement.

En suivant rigoureusement son traitement médical et en adoptant de bonnes habitudes de vie, les chances de récupérer pleinement et de reprendre une vie normale sont accrues.

Pour beaucoup, l’infarctus est une terrible épreuve qui laisse des traces. Par peur d’un nouvel infarctus ou de mourir, certaines personnes ne s’autorisent plus de vivre normalement. Or, il est tout à fait possible de mener une vie normale après un tel évènement.

Certaines associations, comme les clubs Cœur et Santé de la Fédération française de cardiologie (FFC), grâce à leurs actions de prévention et de sensibilisation, prodiguent des conseils pour retrouver une vie familiale, sociale et professionnelle.

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